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trois dans une
8 novembre 2008

de salle d'attente, d'autonomie et de fierté maternelle

J’ai décidément plus de succès quand j’écris des niaiseries que lorsque je suis spirituelle. Est-ce à dire que le monde est superficiel ou que mon talent l’est?

Question existentielle dont la cote d’écoute du débat ne battra sûrement pas celle de Charest et de Pauline Marois.

J’attends présentement dans une salle d’attente. Nulle part il n’est dit qu’une qualité essentielle des parents et de savoir gérer la salle d’attente. On connait le taxi, on connait la vaccination, mais que sait-on des salles d’attente?

Ici, c’est celle de la Société d’Assurance automobile du Québec. J’ai l’air intellectuel avec mon lap-top. C’est très chic. À défaut d’avoir un bon genre, j’ai le chic.

Et pourquoi donc, attends=je dans la salle d’attente de la SAAQ? Mais parce que Jérémie, 16 ans, des catastrophes et l’adolescence en bouton faute d’être en fleur, est à son examen pour avoir son permis de conduire temporaire. Ce matin, il me dit : Tu es formidable maman, le sais-tu?

Il doit être content ou nerveux  Je ne vois rien d’autre qui motiverait cette déclaration.

Ici, c’est la première étape. C’est aussi dans cette même salle que j’ai compris à quel point grandir est une ambivalence. C’est-à-dire que je serai très heureuse qu’il sache conduire, mais il y a le difficile passage qui est d’apprendre à conduire. C’est comme être adulte, je serais très heureuse qu’il soit adulte, c’est le difficile et délicat passage de l’adolescence qui me turlupine un peu.

Hier, en rentrant de travailler, la vaisselle n’était pas faite, mais la table était déblayée. J’ai rien dit. Pas que je sois magnanime, mais deux charmantes jeunes filles aidaient Jérémie et son chum dans leurs devoirs d’anglais. Je suis très pro-culture et devoirs.

Évidement, j’ai ignoré la conversation pour faire semblant comme il faut que je pensais qu’ils étaient en train de gouter les fruits de la culture et non pas dans la planification de gouter le fruit défendu.

Comme disait ma meilleure chumme : Pose pas de questions si tu ne veux pas de mentries.

Et comme disait ma mère, il y a un temps pour chaque chose. Ainsi, quand Jérémie est entré à deux heures du matin pour aller chercher un petit quelque chose pour le lendemain, que les chiennes ont jappé comme si un voleur voulait s’emparer de la vaisselle sale, qu’il m’a fait la bise avec une odeur puissamment alcoolisé, j’ai rien dit.

Je ne sais pas ce qu’il a ingurgité, mais juste è lui avoir fait la bise, l’alcool qui me fut transmis fut suffisant pour que je me rendorme profondément.

Le lendemain, il m’a dit qu’il était heureux que je ne l’attende pas avec un bat (bâton) de baseball.

J’ai souri.

Je n’aurais pas osé frappé quelqu’un d’aussi imbibé, me semble que ça aurait fait un méchant dégât sur le plancher. Mieux vaut prévenir qu’éponger les dégâts.

À part les aventures des salles d’attente et des taxis, il ne se passe pas grand-chose de ma vie. Ah oui, j’ai acheté une drille pour réparer la rouille des portes de mon auto. Il fait beau, je travaille. La drille n’est pas encore sortie de sa boîte. La rouille est encore dans les portes. C’est comme le ménage et les enfants. L’auto-régulation et l’auto-nettoyage, l’auto-réparation, est encore dans des utopies. Tiens, je me demande si quelqu’un travaille au vaccin pour prévenir les traîneries? Si je continue à faire autant de salles d’attente (cet automne, je me suis tapées tous les rendez-vous pour le dentiste de mes nombreux enfants) je vais songer à la chose. Je suis certaine que je ferai fortune. Ce qui sera dommage, c’est que je vais avoir enfin les moyens de me payer une femme de ménage, mais que je n’en aurai plus besoin, le vaccin fera faire l’ouvrage.

Où est le monde idéal, je vous le demande? En tout cas, pas dans la salle d’attente de la SAAQ.

J’ai lu quelque part qu’un homme a eu cette idée de vendre des bagues bleues. Porteraient le bijou, tous les célibataires qui désirent rencontrer l’âme sœur.

Ainsi, moi qui tape sur mon clavier, je me déplacerais régulièrement, question de montrer mon doigt bleuté à la ronde voir si des candidats possibles pourraient remarquer mon doigté et ma disponibilité. Mais pour  le moment, dans cette même salle, je l’enlèverais. Il n’y a que des ados boutonneux avec leur maman qui cache mal un sourire de fierté à amener fiston aux portes de l’autonomie. Ça doit être des femmes qui ne travaillent pas et dont l’auto est payée ET appartient au mari.

Tiens voilà mon fils qui revient de son test. Il a un grand sourire, il a réussi son examen!

Voulez-vous me dire pourquoi j’ai un grand sourire de fierté d’avoir amener fiston aux portes de l’autonomie, tant pis pour mes assurances ?

Il est midi, je suis dans la salle du gymnase avec 15 autres collègues à me tortionner (je ne vois vraiment pas d’autre mots pour décrire mes exploits athlétiques) au son d’une musique entraînante à regarder le sourire aussi entrâinant de l’entraîneuse.

Ais-je écrit quelquechose contre les salles d’attente? Quel lieu agréable pensais-je en espérant ne pas m’évanouir avant la fin du cours.

Moralité : Salle qui le dit, c’est salle qui l’est.

Scusez la salle là, c’est la joie de l’autonomie automobile espérée après une soirée de taxi.

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  • Ce blog traitera du sujet profond et infini qu'est le quotidien.Plein de trucs du quotidien, rien que du quotidien, parce que c'est la seule chose sur laquelle on pense avoir accès, qui nous échappe mais qu'on a toujours espoir de rattrapper.
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